Le procédé de méthanisation en lui-même ne crée pas d’odeurs. Il se déroule en milieu confiné complètement hermétique. C’est le transport, le stockage, le déchargement et le chargement d’effluents qui peuvent être sources d’odeurs. Exactement comme une poubelle domestique, la matière organique en décomposition émettra d’autant plus d’odeurs si elle est stockée longtemps non confinée. Pour éviter les odeurs, d’une part les matières sont confinées dans les locaux ventilés. D’autre part, le temps de séjour avant méthanisation est réduit au maximum. En effet, plus vite les matières sont méthanisées, plus on pourra en extraire du méthane, pour limiter les émissions naturelles de ce gaz à effet de serre dans l’atmosphère et produire de l’énergie à partir de ces déchets. Donc le procédé de méthanisation ne crée pas d’odeurs, au contraire, il les réduit significativement en remplaçant les matières odorantes par un digestat beaucoup moins odorant que les matières non digérées et laissées à la fermentation. Finalement le site lui-même ne sent pas plus qu’une ferme et plutôt moins lorsque tous les produits organiques sont stockés dans des zones fermées.

Les conditions d’explosion ne sont que très rarement remplies simultanément. En effet, la méthanisation se déroule en milieu confiné, mais en conditions anaérobies, c’est à dire sans oxygène. Or sans oxygène, la combustion et donc l’explosion ne peut avoir lieu. La règlementation est très contraignante pour les normes de construction de façon à ce que les digesteurs, les canalisations et les équipements de stockage soient bien étanches pour éviter les risques de fuite de gaz. La règlementation stipule aussi que les locaux confinés font l’objet d’un contrôle de qualité de l’air portant a minima sur la détection de méthane avant toute intervention. Chaque local technique est équipé d’un détecteur de fumée. De plus les consignes de sécurité sont strictes en ce qui concerne la définition des zones ATEX (Atmosphères Explosives), avec interdiction de créer ou d’apporter toute source de flamme ou d’étincelles dans ces zones. Il est à noter que ces zones où se présente le risque d’explosion sont dans un périmètre maximum de 4 mètres environ autour des digesteurs.

Une installation de méthanisation peut très bien s’intégrer au paysage. Les professionnels de la filière agissent pour réduire l’impact paysager, s’adaptent au terrain et se coordonnent avec les populations locales. Le recours à un architecte expert en intégration paysagère permet de garder une harmonie visuelle par rapport à l’environnement. Quelques solutions très simples sont par exemple le choix stratégique du site en fonction du relief du paysage, l’enfouissement partiel des cuves de stockage ou des digesteurs, l’implantation de haies d’arbres autour du site.

Les micro-organismes impliqués dans la digestion anaérobie sont naturellement présents dans la nature. Par ailleurs, les matières présentant un éventuel risque sanitaire sont hygiénisées. L’hygiénisation consiste en un chauffage à 70°C pendant au moins une heure. Ce sont des conditions pasteurisantes qui réduisent significativement la quantité de germes pathogènes par rapport à des effluents non méthanisés et épandus directement. Globalement, la digestion mésophile (autour de 37°C) permet d’éliminer en ordre de grandeur 99 % des germes pathogènes (facteur de réduction de 100) et digestion thermophile (autour de 55°C) 99,99 % (facteur de 10 000).

Le transport est toujours optimisé pour réduire les distances, non seulement pour limiter les désagréments dus au transport, mais aussi pour la rentabilité économique. Les horaires et les trajets de circulation sont adaptés en évitant les heures de pointe et les zones de vie les plus fréquentées. L’impact sur le réseau routier n’est pas significatif. Enfin, toutes les matières transportées le sont dans le respect des règles de sécurité en vigueur sur les voies publiques.

Le procédé de méthanisation en lui-même est silencieux. La source potentielle de bruit est le transport. Les véhicules de transport sont conformes aux dispositions en vigueur en matière de limitation de leurs émissions sonores. Ils sont utilisés pendant les horaires de travail habituels (8h00 – 18h00 en semaine). Enfin, comme pour tout véhicule, l’usage de tous les appareils de communication par voie acoustique (sirène, haut parleurs, avertisseurs) est interdit, sauf si leur emploi est exceptionnel et réservé à la prévention et au signalement d’incidents graves ou d’accidents.

On peut utiliser des cultures pour produire de l’énergie (du biogaz notamment) sans être en concurrence avec l’alimentation. Auparavant, sur une parcelle, le sol restait nu pendant une partie de l’année entre deux cultures alimentaires. Cela favorisait le lessivage par les eaux de pluie des minéraux du sol, et impliquait donc souvent l’utilisation d’engrais artificiels pour la culture suivante car le sol perdait ses minéraux dans l’intervalle. Aujourd’hui, tout en cultivant normalement ces deux cultures alimentaires, on peut introduire pendant la période habituellement creuse une culture à croissance rapide que l’on utilise en méthanisation. Une telle culture est qualifiée d’intermédiaire ou de dérobée, par opposition à une culture dédiée. Ainsi cette culture intermédiaire non seulement protège le sol de l’appauvrissement par les eaux de pluie, mais en plus permet de restituer les éléments nutritifs du sol (non lessivés et récupérés par la plante) par épandage des digestats produits après méthanisation. De cette façon non seulement on produit de l’énergie sans concurrencer l’alimentation, mais en plus on limite l’utilisation d’engrais artificiels pour la culture qui venait habituellement après la période de sol nu.

La présence d’une installation de méthanisation bien conçue permet de développer le territoire en créant des emplois tout en respectant l’environnement. Aussi, elle donne plutôt une image plus “verte” de la collectivité en illustrant son souci de valoriser les déchets organiques, réduire les pollutions azotées par exemple, et bien sur produire des énergies renouvelables. De plus, l’intégration paysagère limite l’impact visuel de la construction. Enfin, la présence d’une telle installation peut permettre de développer le tourisme dans la région en organisant des visites. Au Pays de la Haute Vezouze par exemple, une Route des Énergies Renouvelables a été mise en place en 2005 : il s’agit d’un circuit de visites guidées et animées pour découvrir des sites de production d’énergies renouvelables : éoliennes, panneaux solaires, méthanisation à la ferme à Mignéville, chaufferie bois…